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« Border un enfant d’histoires, c’est peupler ses rêves de petites étoiles »
Contre vents et marées – comprenez, la « deuxième vague » – nos conteuses continuent d’embarquer les jeunes patients de l’hôpital Necker vers de douces contrées imaginaires. Le vendredi, de 18h à 21h, alors que le soleil finit sa journée et rentre chez lui, là-bas, de l’autre côté de l’horizon, se blottir sous un plaid avec une tasse de thé et un bon livre, nos artistes conteuses Violaine, Annie, Charlotte, Gwladys et Debora se relaient dans les services accueillant des jeunes patients pour des traitements et convalescences de longue durée.
Dès le premier confinement, au printemps, elles on imaginé et mis en place des séances en visio-contes avec le service éducatif, les « Histoires au bout du fil ». Pour maintenir le lien, ne pas perdre le fil, précisément, des histoires racontées et vécues jusque-là avec les enfants, leurs familles et les équipes hospitalières. Après quelques semaines de flottement, « il était important de retrouver un quotidien diversifié et où le soin ne prend pas toute la place », explique Debora.
Une nécessité face à une situation d’isolement accrue par la crise : réduction des visites, arrêt d’une partie des activités à l’hôpital, protocoles renforcés limitant plus encore les interactions… Téléphone portable et tablette ont alors permis aux jeunes patients d’assister à des spectacles de contes quasi sur-mesure. Les parents étaient heureux de savoir que leurs petits avaient des occupations diversifiées. Ces rendez-vous à distance étaient souhaités et très attendus !
Le retour des conteuses à l’hôpital, entre nécessité et respect des règles
Avec le déconfinement les conteuses sont revenues sur place chaque semaine veiller sur ces enfants et leurs proches. Leur retour physique permet des échanges différents, où le corps aussi s’exprime. Soignant·e·s et éducatrices prônent la continuité des contes à l’hôpital. Elle est aujourd’hui rendue possible grâce à un protocole sanitaire précis : un enfant et un adulte par chambre et masque pour tou·te·s sans exception. Nos conteuses, habituées à conter en milieu hospitalier, se sont parfaitement adaptées.
« Être au chevet des petit·e·s patient·e·s avec les histoires en ce moment de pandémie fait encore plus de bien. Du bien aux familles, aux équipes, et à nous les conteuses qui continuons de partager ces contes du bout du monde ou du coin de la rue avec la même verve et la même énergie qu’au début de l’aventure à l’hôpital Necker. Border un enfant d’histoires, c’est peupler ses rêves de petites étoiles. »
Annie, conteuse à l’hôpital Necker (en photo)
Le partage de moments apaisés avec les familles manque encore. « Ce que j’aime, confie Debora, c’est le regard du parent sur les réactions de son enfant lors des histoires. Son sourire amusé, son étonnement… Il vit ce que son enfant vit. Certains parents incitent à la participation. Les enfants aiment échanger des regards avec eux. Ils se sentent rassurés également de leur présence quand un loup ou un personnage méchant apparaît ! » L’adhésion des familles constitue d’ailleurs un signal important vers les équipes hospitalières et aussi pour nous !